2022:UNE ANNEE DE GRÂCE ?


L’an 2021 relève définitivement du passé. Enfant, on me l’a souvent répété : temps passé ne revient plus ! Est-ce à dire que tout passe et la vie continue inexorablement son cours ? Pas vraiment.

En effet, d’une année à l’autre, tout ne passe pas nécessairement. Certains évènements heureux ou malheureux vécus hier, peuvent perdurer dans le temps. Hier s’immisce dans l’aujourd’hui. Nous pensons particulièrement à ceux d’entre nous pour qui 2021  fut une année éprouvante : maladie, perte d’un être cher, perte d’un emploi, difficultés familiales, etc. Des épreuves dont la digestion requiert un temps plus ou moins long. Nous leur exprimons encore notre affection en Christ et notre soutien dans la prière.

Alors que l’an 2022 est toute neuve, que de toutes parts nous arrivent des vœux pleins de promesses, faut-il espérer, que 2022 soit comme le dit une vieille expression « une année de grâce » 

 Il suffit de garder les yeux ouverts sur notre monde pour remarquer les signes nombreux d’inquiétude. Le réchauffement n’est pas que climatique ! La flambée actuelle des contaminations nous montre que la Covid-19 n’est pas encore derrière nous ! Ça chauffe aussi entre les grandes puissances, au risque d’un embrasement du monde. Le moral des Français est relativement en berne. Beaucoup sont fatigués, désorientés par la désorganisation de la société dans cette pandémie dont nous peinons à voir le bout du tunnel. Santé Publique France nous alerte quant à l’impact psychologique de tout ceci sur le moral des personnes fragiles et de nos jeunes.

Pourtant, il nous faut apprendre à vivre avec l’incertitude et même avec la menace tout en gardant sur le monde un œil qui sait encore s’émerveiller du bien et du beau qui n’ont pas totalement foutu le camp. Et ceci, c’est aussi un fruit de la grâce de Dieu.  S’émerveiller là où l’on voit fleurir le beau et le bon, là où se développent des solidarités humaines, là où grandit une prise de conscience d’un plus grand respect de la planète et des autres vivants, etc. Continuer de regarder le monde avec confiance est un acte de foi, c’est-à-dire, pour moi, un acte d’espérance. Encore faut-il préciser le contenu de cette foi-espérance.

C’est ici qu’en tant que chrétiens, la parole de Dieu nous est d’un grand secours. Je repense à cette parole de Jésus qui a frappé les oreilles de ceux qui l’écoutaient dans la synagogue ce jour-là : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur […] Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, est accomplie » (Luc 4 : 18-19, 21)

Sept siècles après le prophète Esaïe (cf. Esaïe 61.1ss), Jésus proclame une nouvelle inouïe, l’avènement d’un temps qui sera semblable à l’année du Jubilé (cf. Lv 25.8ss) est là ! Jésus se présente comme l’Oint de l’Eternel par qui s’accomplit cette promesse messianique de libération, de restauration, de guérison, de consolation du peuple de Dieu. Ce jubilé qu’Israël n’avait pas vraiment vécu, Jésus est venu l’accomplir à travers son ministère. L’année de grâce, l’année de la faveur du Seigneur, a été inaugurée par Jésus il y a plus de 2000 ans et elle est toujours en cours.

Comme le disait justement Martin Luther King : « L’année de la faveur du Seigneur, c’est n’importe quelle année durant laquelle les hommes cesseront de gaspiller en débauche la vie précieuse que Dieu leur a donnée. L’année de la faveur de Dieu c’est cette année où les hommes apprendront à vivre fraternellement ensemble… C’est cette année où les dirigeants du monde s’assiéront à la table de négociation et comprendront que, à moins que le genre humain ne mette un terme à la guerre, c’est la guerre qui mettra un terme au genre humain. »

Notre vocation, en tant que chrétiens c’est de continuer à proclamer cette bonne nouvelle  de Jésus et aider nos prochains à cheminer vers Jésus, qui veut encore guérir les cœurs brisés, restaurer les vies abîmées, briser les chaînes de la captivité du péché et de la mort.

Aujourd’hui encore, quiconque entend la proclamation du Christ et lui ouvre sa vie, goûtera aux prémices de cette année de grâce. Soyons tous motivés par le désir de voir des âmes trouvées en Christ leur salut, et leur plus grande consolation. Bonne année de grâce, dans l’assurance que Jésus est avec nous en tout temps et en toutes circonstances.


Auteur : Paul EFONA, pasteur de l’EBGE