JÉSUS LE PREMIER ET LE DERNIER


Apocalypse 1.9 à 20 


Bonne année à tous ! Je sacrifie à la coutume en disant cela. Mais que souhaiter réellement, utilement ? En ce début d’année 2021, beaucoup vont probablement reprendre les souhaits que pour 2020. Bonne année, bonne santé, surtout la santé car c’est tout, meilleurs vœux de bonheur, que tes souhaits se réalisent… mais qu’en reste-il au terme d’une
annus horribilis ? Aussi, moi, je voudrais vous souhaiter une bonne année Dans le Seigneur, sous le regard du Seigneur et que notre connaissance de notre Seigneur augmente, que notre union à lui soit plus intime et notre soumission plus grande.

Nous vivons dans un monde complètement fou : ici un enseignant égorgé au nom d’une idéologie, là-bas une attaque au hachoir au nom de la même idéologie, ailleurs trois gendarmes tués et un autre grièvement blessé dans le cadre de violences intra-familiales. Et puis une première, puis une seconde et maintenant une troisième vague de COVID 19 et ses plus de 60 000 morts, sans compter le variant anglais et sud-africain ! Ce ne sont quelques … Que reste-il alors de nos vœux dispensés si généreusement ? Nous ne comprenons pas, nous ne comprenons plus le monde dans lequel nous vivons. Nous craignons le virus, nous craignons l’intégrisme, nous craignons la violence, nous craignons la crise économique, nous craignons… nous craignons.

Aussi, ce matin, je vous invite à découvrir une autre crainte, de laquelle on peut être relevé. Noël rappelle l’enfant dans la crèche, don de Dieu pour le salut du monde. Mais maintenant, il n’est plus un petit enfant, il n’est plus incarné. Je vous invite ce matin à le contempler dans sa gloire. Lisons Apocalypse 1.9 à 20.

Jean, saisi par l’Esprit, reçoit une révélation venant de Dieu, transmise par le Christ ressuscité. Au son de la grande voix, il se retourne et voit, au milieu des chandeliers, un personnage qui ressemblait à un fils d’homme, expression que nous trouvons déjà en Daniel 7.13 pour décrire celui qui doit recevoir la royauté à la fin de l’histoire. La vision de ce personnage terrasse Jean qui tombe à ses pieds comme mort. Lui, le disciple que Jésus aimait d’une manière toute particulière, qui avait eu le privilège d’assister à la transfiguration lors de laquelle le visage de Jésus avait resplendi comme le soleil (Mt 17.2), à l’instar de la vision de Daniel devant l’homme vêtu de lin (Daniel 10.9), Jean tombe à ses pieds comme mort. S’il en est ainsi pour Jean l’intime, le proche, quelle ne doit pas être notre attitude à nous aujourd’hui, rachetés de Jésus-Christ, envers celui à qui la royauté a été remise.

Ce roi, dont la vision terrasse, pose alors sa main droite sur Jean pour le rassurer. Il fait preuve de bienveillance envers les siens et leur témoigne sa faveur. « Ne crains pas », et il se présente : « Je suis le premier et le dernier et le vivant ». Cette affirmation fait écho au titre porté par le Seigneur de l’AT et souligne bien que Christ est Dieu. Il n’est pas notre copain, il est notre Sauveur, notre Seigneur et nous lui devons le respect au suprême degré. On l’oublie un peu trop souvent à une époque où le sentimentalisme l’emporte. Un homme écrasé, un Dieu tout puissant et un geste qui les réunit, geste éternel d’un amour inaltérable. Quel tableau ! Oui, c’est tout l’Évangile, c’est tout le Christianisme ! C’est toute la grâce ! N’est-ce pas toute notre vie ? Un homme à terre et un Dieu qui se penche sur lui. Mais qui est-il ce Dieu qui nous aime ? En ces temps mauvais, nous avons besoin, plus que jamais, de le savoir.

IL EST LE PREMIER

Premier : c’est par Christ que tout vient. Le prologue de Jean nous le dit expressément : « Au commencement était celui qui était la Parole de Dieu…Dieu à tout créé par lui, rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui… » Il est au commencement. Il est avant toutes choses. Il est l’initiateur de toutes choses, le point de départ, la source, l’origine de toutes choses. Il fait le premier geste en toutes choses. 

Cette parole, que nous recevons par la foi, parce qu’elle est Parole de Dieu, brille toujours au-dessus de tous les siècles de réflexions et de sciences humaines. Elle résiste sereinement à tous les assauts de l’incrédulité du monde et ils sont nombreux. « Je suis le premier ». Personne, il est vrai n’a pu le prouver et la Bible le reconnait : « C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la Parole de Dieu ». Mais personne non plus n’a pu prouver le contraire.

Si Dieu est le premier, à l’origine de la création, il est aussi le premier à l’origine de notre vie nouvelle. Le geste de Jésus-Christ posant sa main sur Jean nous le rappelle. Nous étions prostrés, écrasés par notre indignité, effrayés par notre péché, désespérés de nous-même, incapable de tout mouvement vers le haut, vers l’idéal qui collait pourtant à notre être profond, vers ce Dieu pour lequel nous étions faits, mais qui était totalement inaccessible.

L’initiative de notre salut est venue de Dieu. Dès avant la chute funeste, dès avant la création du monde il nous a vu dans notre misère. Saisi d’une immense affection, il nous a préparé dans la souffrance et l’amour le moyen de nous arracher à notre néant auquel nous étions voués par notre péché. Il nous a donné son Fils pour vaincre l’obstacle qui nous séparait de lui. Nous allons nous en souvenir tout à l’heure en prenant la cène. Il est venu personnellement vers nous, il a touché notre épaule, il a touché notre cœur, il a ouvert nos yeux, notre intelligence, il a insufflé la vie là où régnait la mort, il a mis l’espoir en lieu et place du désespoir.

Si nous l’aimons aujourd’hui, c’est parce qu’il nous a aimé le premier. Si nous le connaissons, c’est parce qu’il nous a connu le premier. Il est le premier, il est le commencement, il est à l’origine de notre salut comme il est le commencement du monde.

Mais il est encore le premier sur le chemin de notre vie. Il marche en avant. David disait déjà : « Tu m’entoures par derrière et par devant », tu es mon arrière-garde et mon avant-garde. Il indique le chemin à suivre, il le débroussaille, il s’expose pour nous protéger. C’est lui qui dirige l’histoire de notre vie. C’est pourquoi il nous dit : « Ne crains pas ».

IL EST LE DERNIER

Le Dieu que rencontra Jean à Patmos et celui qui pose sa main sur nous aujourd’hui est aussi le dernier. Déclaration apaisante et redoutable à la fois.

Apaisante parce qu’il est aussi notre arrière-garde. Il ferme la marche. Il nous protège du passé. Ce passé qui pourrait nous assaillir à cause du travail inachevé, de l’œuvre imparfaite, du péché qui l’a souillée. Un bilan lucide du passé est insupportable. Mais le Seigneur qui a ouvert la marche, dans sa bonté la ferme par son pardon ; comme il nous épargne l’angoisse de l’avenir, il nous protège du fiel du passé. 

Dieu était, souvenons-nous, nuée lumineuse lorsque son peuple marchait dans la nuit. Il était devant lui pour montrer et éclairer le chemin. Mais il était aussi derrière lui pour le préserver de ses ennemis qui le poursuivaient.

Mais il est aussi le dernier dans un sens plus redoutable. C’est lui qui « se lèvera le dernier sur la terre des vivants ». « Voici je viens bientôt et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon ses œuvres. Je suis le premier et le dernier, le commencement et la fin. » Comme il a été au commencement de tout, il sera à la fin de tout. Comme il a eu le premier mot, il aura le dernier. Aucune puissance mauvaise ne subsistera devant lui. Il sera le grand triomphateur sur la scène de l’histoire. Il est le maître de l’histoire, de notre histoire. C’est tout le message de l’Apocalypse. C’est lui qui aura le dernier mot.

Au dernier jour, comment nous présenterons-nous devant lui ? Car c’est bien dans ce sens que nous devons comprendre aussi cette expression : « Je suis le dernier ». Il est celui devant qui nous devrons rendre compte. Comment serons-nous ? En vainqueur ? Dans les sept lettres aux églises, il nous engage à être des vainqueurs, c’est-à-dire d’avoir persévéré jusqu’au bout, d’avoir remporté le prix de la course. Posera-t-il sa main sur notre épaule en nous disant : « Ne crains pas ». Nous dira-t-il : « ça va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître ». « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d’où coule l’eau de la vie. Tel sera l’héritage du vainqueur. Je serai son Dieu et il sera mon fils. Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, c’est-à-dire la seconde mort ».

IL EST LE VIVANT

Le premier et le dernier ont rapport avec le passé et le futur. Le vivant à rapport au présent, avec tout ce qui réunit le commencement à la fin. A l’origine et à la fin de toutes chose, Dieu est aussi présent en toutes choses. Il n’est pas dit : Dieu est, Dieu existe, Dieu est présent, mais : il est vivant, il est le vivant. Christ n’est pas un être mort, il est le vivant. C’est lui qui a mis en évidence la vie et l’immortalité.

Il y a quelque chose de dynamique dans la vie. Il y a un bouillonnement, une force d’expansion : la vie se développe, elle se communique, elle engendre elle-même la vie ; il y a un mouvement irrépressible, généreux dans la vie. Dieu n’est pas seulement un être dans l’au-delà lointain ; il est ici, maintenant, vivant avec nous, vivant en nous, partageant notre vie. Le Dieu vivant est le Dieu qui ne vit pas en lui-même, pour lui-même, mais pour les autres ; il s’intéresse, il aime, il soutient, il défend. Il est vivant pour nous communiquer cette vie irrésistible qui chassera les miasmes du péché, qui purifiera nos vies de ses impuretés. 

Ouvrons-nous donc tout grand au souffle de l’Esprit du Dieu vivant. Ouvrons nos cœurs, ouvrons nos vies. Laissons-le pénétrer tous les recoins de notre cœur, tous les secteurs de notre vie, c’est lui qui fera vivre. Exposons-nous à son souffle vivifiant : il soufflera dans notre Bible, dans nos prières, au culte, à la réunion de prière, dans nos groupes de maison, dans la communion des frères et des sœurs. Ne manquons aucune occasion. Ouvrons-nous tout grand au souffle bienfaisant de l’Esprit, alors, nous vivrons pleinement.

C’est en Jésus-Christ que commence toutes choses, que commence notre vie, que commence notre joie. C’est en lui que s’épanouit toutes choses car il est le commencement, la fin et le vivant.

C’est en Jésus-Christ encore que tout se renouvelle, que notre vie reste neuve, car Jésus-Christ est le vivant, source intarissable et jaillissante d’une vie qui ne finira pas, mais qui, un jour, sera transfigurée.

Jésus-Christ, le premier, le dernier et le vivant : voilà le secret de notre vie. Alors, vous comprenez pourquoi je tenais tant à vous souhaiter une bonne année en Christ ! Même si les autres vœux sont pleins de bonnes intentions, l’important c’est notre union avec Christ. Approfondissons-la, entretenons-la vivons-la pleinement.

Auteur : Pierre CICLET